Janus
Le marché présente aujourd’hui un double visage et c’est une cause de préoccupation. Face souriante, le marché offre des sources de financement profondes et variées qui facilitent les acquisitions. La dette est disponible à un coût historiquement faible, les leviers sont agressifs et les covenants sont presque devenus des vestiges archéologiques. Le co-investissement généralisé démultiplie les moyens en equity. À la vente, les prix soutenus par cette liquidité abondante ravissent les investisseurs. LBO France n’est pas le dernier à en profiter, comme en témoignent les cessions cette année d’Alvest, d’Averys, de Tractel et de WFS dont les retours sont en moyenne supérieurs à deux fois l’investissement. Ou dans le secteur immobilier la cession, parmi d’autres, du siège d’Alstom Transport à Saint-Ouen à un taux de capitalisation de 5,5% alors qu’il avait été acquis 15 mois auparavant à un taux de 7,7%. Face inquiétante, l’abondance de liquidité et ses corollaires – la pression à investir et la compétition qu’elle encourage – explique des multiples d’acquisition élevés. Ils sont parfois clairement déraisonnables alors que les prévisions macroéconomiques françaises, européennes et mondiales ne Janus Cessions accélérées Maison d’investissement News Après la cession de WFS signée en avril 2015, LBO France a réalisé la sortie durant l’été de Tourexcel/ Cityvision et de Tractel. Dans le même temps, IKKS a fait son entrée dans le fonds White Knight IX. WFS redécolle avec un fonds américain Worldwide Flight Services, l’un des leaders mondiaux des services aéroportuaires, spécialisé dans la manutention de fret aérien («cargo») et les services d’assistance en escale (avions, passagers, bagages), a séduit l’américain Platinum Equity. Présent dans plus de 140 aéroports de premier plan, répartis dans plus de 22 pays et sur 5 continents, WFS compte 12000 collaborateurs et opère auprès de 300 compagnies aériennes dans le monde. N°12 Décembre 2015 laissent pas entrevoir, au moins à court terme, de croissance dynamique. Les performances en seront évidemment affectées. Le marché en souffrira aussi. À moyen terme, c’est le risque de rétention de participations dans l’attente d’une plus value improbable. À plus court terme, c’est le risque de ralentissement des transactions, si l’inquiétude gagne les acteurs. Ce constat s’applique à tous les compartiments du métier, LBO primaires, transactions secondaires, immobilier ou dette. Dans un tel environnement, la prudence est de mise, mais elle ne doit pas conduire à la paralysie. Une stratégie opportuniste, dans le plein sens du terme, est la seule réponse adaptée. Et un acteur local, intime avec son marché, mobile et réactif, est le mieux armé pour la mettre en œuvre. C’est ce que LBO France s’emploie à démontrer: un rythme d’investissement maîtrisé et des acquisitions récentes – Chryso, IKKS, immeuble West Park à Nanterre –, à des valorisations attractives.
Cessions accélérées
On n’arrête plus LBO France… Depuis plusieurs mois, la société enchaîne les cessions. Après Labeyrie, Exxelia, Averys et Alvest, trois sorties emblématiques ont rythmé le printemps et l’été 2015. À noter également le renforcement du pôle « retail » avec l’acquisition d’IKKS.
Après la cession de WFS signée en avril 2015, LBO France a réalisé la sortie durant l’été de Tourexcel/ Cityvision et de Tractel. Dans le même temps, IKKS a fait son entrée dans le fonds White Knight IX.
WFS redécolle avec un fonds américain
Worldwide Flight Services, l’un des leaders mondiaux des services aéroportuaires, spécialisé dans la manutention de fret aérien («cargo») et les services d’assistance en escale (avions, passagers, bagages), a séduit l’américain Platinum Equity. Présent dans plus de 140 aéroports de premier plan, répartis dans plus de 22 pays et sur 5 continents, WFS compte 12000 collaborateurs et opère auprès de 300 compagnies aériennes dans le monde. Il prend en charge 4 millions de tonnes de marchandises et 50 millions de passagers par an. Depuis son acquisition en 2006, LBO France a accompagné son développement international au Royaume-Uni, au Brésil, au Moyen Orient, en Afrique du Sud et en Jordanie, et a lancé des projets d’envergure comme le terminal croisière de Hong Kong. Grâce à ce travail partenarial, WFS génère un chiffre d’affaires de 647M€ et son Ebitda a augmenté de 62% en neuf ans, passant de 32 à 52M€. Ce qui valorise la société à 313M€ (6x l’Ebitda), soit un multiple brut de 2.1x le montant investi.
Tractel, l’extrême résilience
Le leader mondial (hors Chine) des appareils de levage et des produits associés au travail en hauteur – poulies, treuils, plates-formes suspendues, éléments de sécurité – a été cédé au britannique Cinven pour 350M€, soit 10x l’Ebitda. Présent dans plus de 120 pays sur les 5 continents, par le biais d’un réseau de plus de 8000 distributeurs industriels, Tractel est le parfait exemple industriel BtoB imperméable aux effets cycliques. La preuve, il rejoint le portefeuille de LBO France en 2007, à la veille de la crise planétaire de 2008 pendant laquelle il ne peut dérouler ses ambitions. Tractel démontre alors une extrême résilience et laisse passer l’orage, tout en continuant à assurer le remboursement de sa dette. Ses treuils électriques lui permettent en effet d’être exposé à d’autres secteurs que la construction: industrie Nouveau tour pour Tourexcel/Cityvision L e leader du transport de touristes à Paris, présent sur trois grandes activités – l’OpenTour (visites-découverte en bus à impériale à Paris et en province), Cityvision (excursions en autocar et minibus) et la Marina de Bercy (dîners-croisières) –, a été cédé pour un retour de 1.5x le montant investi. Depuis son entrée chez LBO France en 2008, Tourexcel/Cityvision a été conforté dans sa position de leader, avec un chiffre d’affaires en progression ininterrompue et un nombre de passagers en croissance constante qui a atteint 2 millions de clients en 2014. LBO France avait su identifier les activités du groupe comme des actifs stratégiques dans un marché du tourisme en consolidation. Une thèse confirmée par cette sortie. L’OpenTour Paris est cédé à RATP Dev et rejoint ainsi la nouvelle direction « sightseeing », qui propose des circuits dans les trois villes les plus touristiques du monde (Paris, Londres et New York). Cityvision et La Marina de Bercy, qui présentent de fortes synergies commerciales, sont repris par Ekkio Capital. minière, éolien, tours télécoms, facility management… Lors de sa sortie, son carnet de commandes était au plus haut historique. Une conjonction de facteurs qui permettent de doubler le montant investi, soit une offre au-dessus des attentes et en anticipation sur le calendrier de sortie.
IKKS, nouvelle griffe dans White Knight
Une des premières marques françaises de prêt-à-porter située sur le segment du luxe accessible est passée dans le giron de LBO France pour un montant de 500 M€, soit un multiple d’Ebitda de 7.3x. Avec ses trois marques complémentaires – IKKS, One Step et I.Code –, le groupe IKKS a réalisé en 2014 un chiffre d’affaires supérieur à 300 M€, dont près de 20% du côté de chez nous temps forts réalisés à l’international: Benelux, Espagne, MoyenOrient et, récemment, Allemagne. Le groupe maîtrise l’ensemble des canaux de distribution, de son important réseau de 550 boutiques aux emplacements premium et 205 corners en grands Maison d’investissement News N°12 Décembre 2015 magasins jusqu’aux détaillants multimarques et à Internet. LBO France, fier d’avoir sourcé ce deal primaire et propriétaire – et désormais actionnaire à 70% –, compte poursuivre le programme de développement aux côtés de l’équipe de management et de Roger Zannier, fondateur du Groupe Zannier, précédent actionnaire de la marque. Objectifs : accélérer son déploiement à Paris et en Île-de-France, doubler sa présence à l’international dans les quatre ans et continuer à développer ses ventes en ligne.
Nouveau tour pour Tourexcel/Cityvision
Le leader du transport de touristes à Paris, présent sur trois grandes activités – l’OpenTour (visites-découverte en bus à impériale à Paris et en province), Cityvision (excursions en autocar et minibus) et la Marina de Bercy (dîners-croisières) –, a été cédé pour un retour de 1.5x le montant investi. Depuis son entrée chez LBO France en 2008, Tourexcel/Cityvision a été conforté dans sa position de leader, avec un chiffre d’affaires en progression ininterrompue et un nombre de passagers en croissance constante qui a atteint 2 millions de clients en 2014. LBO France avait su identifier les activités du groupe comme des actifs stratégiques dans un marché du tourisme en consolidation. Une thèse confirmée par cette sortie. L’OpenTour Paris est cédé à RATP Dev et rejoint ainsi la nouvelle direction « sightseeing », qui propose des circuits dans les trois villes les plus touristiques du monde (Paris, Londres et New York). Cityvision et La Marina de Bercy, qui présentent de fortes synergies commerciales, sont repris par Ekkio Capital.
Omega signe une belle sortie
Un an après son acquisition par les fonds White Stone V et VI, l’ensemble de bureaux Omega, au sein de l’écoquartier des Docks à Saint-Ouen, a été vendu à Primonial REIM.
Idéalement situé «au pied du métro» – ligne 13 et, en 2017, ligne 14 –, l’immeuble Omega abrite le siège mondial d’Alstom Transports. Il est loué dans le cadre d’un bail de douze ans ferme, ayant pris effet en 2008. Depuis son achat en juin 2014 par LBO France, pour 70M€ en gré à gré, l’actif bénéficie à plein de l’évolution du marché : baisse des taux, abondance de liquidité et rareté de l’offre de qualité aux revenus sécurisés. D’où un prix de revente à 97 M€, soit un taux de rendement de 5,5 %, obtenu dans le cadre d’un processus compétitif. La pertinence de la stratégie d’investissement de LBO France est une nouvelle fois démontrée, avec un retour sur investissement (multiple brut de 1.9x et TRI brut de l’ordre de 65%) très largement supérieur au business plan initial.
La digitalisation :un enjeu global du portefeuille
Le digital peut être un formidable accélérateur du développement du chiffre d’affaires d’une entreprise. C’est pourquoi LBO France met à la disposition de ses participations – via son équipe Operating Team – toutes les ressources pour mettre en œuvre ou booster les démarches de digitalisation. La parole à Étienne Colas et Franck Abadia.
Quelle a été la genèse de cette démarche de digitalisation ?
Étienne Colas : La réflexion a commencé en 2014 avec Éminence, qui perdait du terrain sur son canal historique de la grande distribution. On s’est aperçu que cette société réalisait 1% de son chiffre d’affaires sur Internet, contre 10 % en moyenne dans son secteur. Pour pallier ce retard, nous avons co-élaboré un plan de transformation digitale de la société, avec une liste d’actions très concrètes étayée par un business plan. Ce plan a été validé par le Conseil de surveillance d’Éminence en mai 2015 et mis en œuvre avec une équipe dédiée et l’arrivée d’un trafic manager.
Franck Abadia : Forts de cette expérience, nous avons souhaité étendre le mouvement à d’autres participations du portefeuille. Nous avons alors réfléchi à une méthodologie plus globale – dont une grille d’analyse avec des critères d’évaluation très précis – pour cartographier la maturité digitale de nos sociétés et sélectionner les meilleurs prestataires dans ce domaine. Une approche affinée en partenariat étroit avec ESV Digital et grâce à l’utilisation de Linkfluence, logiciel d’eréputation qui permet d’identifier et de scruter tout ce qui se dit d’une société et de ses concurrents sur la toile et les réseaux sociaux.
Des actions ont-elles été engagées auprès d’autres sociétés du portefeuille ?
Étienne Colas : À ce jour, Payot, Éminence et IKKS ont fait l’objet de cette démarche, mais avec une approche différente selon leur maturité digitale. Dans le cas d’Éminence, qui présentait une belle marge de progression dans ce domaine, nous avons travaillé en amont sur une stratégie de digitalisation et nous sommes assurés que la société dispose bien de tous les moyens et compétences pour développer sa top line. Pour IKKS et Payot, plus en avance sur la question, notre rôle a été de «benchmarker » la concurrence via Linkfluence et de travailler sur les points permettant d’enclencher une dynamique d’amélioration, en optimisant certains paramètres comme la création de trafic, le taux de conversion, le niveau de fidélisation…
Franck Abadia : Notre rôle est d’accompagner nos sociétés les moins avancées sur les grands enjeux stratégiques du digital, chaque fois que ce dernier représente un enjeu pour développer leur chiffre d’affaires et, pour les plus outillées, de les aider à progresser sur l’omnicanal, en particulier.
En quoi l’Operating Team est-elle la mieux placée pour mener cette démarche ?
Étienne Colas : Notre équipe a le luxe de ne pas être prise dans les contraintes du pilotage managérial, ce qui nous permet de réfléchir posément à de nouvelles approches, méthodologies et outils pour créer de la valeur dans nos sociétés. Nous sommes, en quelque sorte, les « têtes chercheuses » de partenariats avec des startups innovantes dans ce domaine. Un positionnement idéal pour le digital, domaine fortement évolutif où il faut être en veille constante et dans une volonté d’amélioration continue.
Franck Abadia : Cette prise de hauteur nous permet d’identifier les sociétés du portefeuille qui, via le digital, ont de belles opportunités d’accélération du développement du chiffre d’affaires, notamment par une meilleure connaissance des parcours d’achat et du consommateur final.
Notre gouvernance s’élargit
L’année 2015 marque une nouvelle étape dans la gouvernance, avec l’élargissement du Directoire de trois à cinq membres.
Le Directoire accueille deux nouveaux membres : Stéphanie Casciola, qui pilote les fonds immobiliers, succès de LBO France depuis douze ans. Et Jacques Franchi, responsable de l’équipe Portfolio management, par ailleurs nommé Chief Investment Officer, en charge de la supervision des investissements. « Cette évolution marque une volonté d’ancrer notre activité immobilière au cœur de notre stratégie de développement, davantage connue pour ses acquisitions emblématiques avec effet de levier, tout en accordant une place centrale à la gestion du risque et au pilotage des procédures d’investissement », souligne Robert Daussun
Pour sa 10e édition des Grands Prix, LBO France s’est vu décerner par Private Equity Magazine le Prix du meilleur fonds d’investissement dans la catégorie Upper Mid Market (VE 200 – 500 M€), ex æquo avec The Carlyle Group. Un prix qui récompense les performances et l’activité des fonds White Knight en 2014, notamment l’acquisition de Chryso et les sorties d’Exxelia, Labeyrie, Poult et Medi Partenaires.
Ils ont rejoint LBO France
Louis-Roch Burgard
Managing Director
Louis-Roch Burgard, 46 ans, ESCP, ENA et inspecteur des finances, a rejoint l’équipe White Knight le 1er septembre en tant que Managing Director. Il apporte son expérience opérationnelle après 15 années passées chez Vinci, où il a occupé des fonctions de direction générale de business nationaux et internationaux.
Sophie Château
Managing Director
Sophie Château renforce l’équipe Relations Investisseurs de LBO France comme Managing Director depuis mai 2015. Diplômée de l’ESCP Europe et membre de la SFAF et de l’IFA, Sophie dispose d’une d’expérience de plus de 15 ans en investissement. Après avoir commencé sa carrière en 1995 en fusions acquisitions chez UBS à Paris puis à Londres, elle rejoint Chevrillon Candover (1998) puis Chevrillon & Associés (2001). Elle devient directeur, responsable du suivi des participations en LBO, capital investissement ou capital-risque. Depuis 2011, Sophie était directrice associée chez Weinberg Capital Partners.
Dominique Dudan
Senior Advisor
Dominique Dudan a rejoint LBO France comme Senior Advisor au sein de l’activité Immobilier. Forte de 30 ans d’expérience dans l’immobilier et le secteur hôtelier – elle a notamment été présidente d’Union Investment Real Estate France, directrice des opérations de HSBC Reim et directrice du développement chez Accor Hotels & Resorts – Dominique constitue un nouvel atout dans la stratégie de développement des fonds White Stone et Lapillus.
Simon Couturier
Project Manager
Simon Couturier a rejoint LBO France en 2015 comme Project Manager. Simon a passé 5 ans chez L.E.K. Consulting (dont 4 mois passés au Fonds Stratégique d’Investissement), où il était manager en charge de projets de due diligence stratégiques en private equity et auprès de clients institutionnels. Auparavant, Simon a effectué un apprentissage chez KPMG au département «Transactions Services » et a participé à des missions de due diligences financières. Simon est diplômé de l’ESSEC business school.